"Majik kwir", série de photographies, La Réunion 2021
Brandon Gercara & Ugo woatzi
Si le titre sonne un peu comme le nom d’un dessin animé ou d’un film de science-fiction, c’est parce qu’on y est. « 𝐌𝐚𝐣𝐢𝐤 𝐊𝐰𝐢𝐫 » raconte l’histoire d’une communauté LGBTQIA+ présente avant et pendant la colonisation de l’île de La Réunion. Elle a pour mission de protéger leur île des oppressions normatives et assimilationnistes. Des héro·ines au super-pouvoirs se réunissent dans de grands « kabaré », iels se nouent au vivants pour garder l’équilibre de l’île et résister face aux discriminations.
« Majik kwir » est la possibilité de raconter un récit inexistant, combler un vide de l’histoire kwir* par la fiction, afin de repeupler des imaginaires collectifs traumatisés
* 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑢𝑛𝑎𝑢𝑡é 𝐿𝐺𝐵𝑇𝑄𝐼𝐴+ 𝑟é𝑢𝑛𝑖𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠𝑒
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"Majik kwir" (Magic queer), series of photographs, La Réunion 2021.
Brandon Gercara & Ugo Woatzi
If the title sounds a bit like the name of a cartoon or a sci-fi movie, it is on purpose. ‘MajikKwir’ tells the story of an LGBTQIA+ community present before and during the colonisation of Reunion Island. Its mission is to protect the island from normative and assimilationist oppressions. Super-powered meet in large "kabaré"(cabarets) ; they bond with the living and with nature to keep the balance of the island and to resist discrimination.
‘Majik kwir’ is the possibility of telling a non-existent story, filling a void in kwir* history through fiction, in order to repopulate traumatised collective imaginations.
*Kwir is a word from Reunionese Creole that allows queer issues to be anchored in the specific territory that is Reunion Island. It commonly refers to the LGBTQIA+ community in Reunion Island.
Traduction par Camille Chaumont
Conférence et lecture performée
Majik Kwir donne lieu à une édition en cours. Il est envisagé comme un recueil de récits fictionnels, d’images, de dessins de discussions et de poèmes qui traitent des problématiques chères à la communauté LGBTQI+ réunionais·es. Lier ces histoires dans une seule édition permet d’explorer en profondeur le mouvement kwir et d’analyser les similarités entre les violences. Les dominations liées au patriarcat sont rejouées sur la nature, comme elles peuvent être rejouées ailleurs.
L’éditon étant en cours, le projet est déployé sous forme de lectures performés ainsi qu’à des conférences sur des sujets clés. L’occasion de citer des spécialistes sur des luttes chères au projet, notamment le queer avec Sam Bourcier à partir d’un filtre Instagram conçu pour l’occasion.
Un espace est dédié à la lecture de chaque récit, en décor un rideau qui reprend les lignes du drapeau LGBT de La Réunion.
Au fil de la lecture les thèmes abordés font l’objet d’une table de recherche. L’idée est d’être dans une forme de pédagogie afin de faire comprendre les croisement entre les multiples luttes et dominations.
Le public est invité à se déplacer, et à échanger avec les artistes collaborateur.s de la performance.
Table de constellation en vue d’une édition Majik Kwir, 2023
Le projet Majik Kwir a comme fil conducteur l’histoire anachronique de sept héro·ines LGBTQI+ de La Réunion. De la période coloniale à un futur possible, ielles ont pour mission de protéger leur île des systèmes de dominations.
L’édition est envisagée comme un recueil de récits fictionnels, d’images, de discussions et de poèmes qui traitent des problématiques chères à la communauté LGBTQI+ réunionais·es.
Divisée en six mini-fictions, l’édition explore les identités complexes de sept protagonistes incarnant la lutte kwir *. Ce découpage est alors un prétexte pour aborder divers combats qui s’intervalorisent entre eux puisque les mécanismes de dominations sont toujours les mêmes. Envisagé en réseaux, comme des mondes multiverses qui croisent nos réalités, Majik Kwir permet de parler des mouvements écologiques, féministes, décoloniaux et queer. Le territoire réunionnais se prête au jeu, en incluant son paysage social, physique, spirituel, magique et imaginaire. Chaque personnage invite à explorer leurs méthodes de résistances face à la binarité, au patriarcat, au capitalisme, au colonialisme, aux normativités excluantes, en préférant le soin du vivant, la magie, le collectif, la spiritualité, l’hybridation.